Quelles pratiques sexuelles?
Nul n'ignore plus, et les livres ne font pas défaut en ce domaine, ce que sont les différentes positions de l'amour ou des pratiques telles que le cunnilingus, la fellation, la sodomie.
Le "missionnaire" par exemple, est ce face-à-face où la femme est couchée sur le dos, et l'homme sur elle. Cette position, des plus répandue, doit son nom à l'intense propagande des pères de l'Eglise, convaincus qu'elle était la plus favorable pour concevoir un enfant. Eh bien, quelques femmes ont tellement intégré - symboliquement au moins - le fait que pour être féminine, il faut être passive et dominée, qu'elles éprouvent de fortes réticences à échanger les rôles (à passer de dessous, dessus).
Chacun(e) est en grande partie le produit de son histoire psychosexuelle. Dans ses désirs, ses attentes comme dans ses peurs ou ses inhibitions. Les pratiques sexuelles ne sont pas une affaire de technique, mais la traduction d'un vécu, d'échanges et de mises en commun.
Souriez, vous êtes filmés
Au fond, peu importe qu'un couple privilégie le rituel du missionnaire et ne s'en lasse pas, parce qu'il a le pouvoir d'alimenter sa relation affective, ses fantasmes et sa fantaisie. Parce qu'il possède une sorte de richesse intérieure, dont la caméra qui filmerait leurs ébats ne se douterait même pas. La même webcam, en revanche, risquerait d'être fortement impressionnée par les acrobaties d'un couple sexy virtuose, toujours à la recherche d'un nouveau numéro, pour combler peut-être une espèce de vide affectif.
En aucun cas, certes, l'intériorité n'exclut la virtuosité. Mais il ne faut pas toujours avoir peur de mourir idiot, et se laisser enfermer dans un marathon des positions ou des pratiques où l'on coche celles qui sont déjà faites et celles qui restent à faire: absolument, à la rigueur...
A chaque célibataire de partir à la découverte de ses désirs, de ses émotions, de ses fantasmes. Dans une relation où chacun est aussi à l'écoute de l'autre. Toutefois, si le dialogue est partiellement bloqué - ce qui est relativement fréquent - chacun essayera peut-être d'obtenir ce qu'il désire de façon indirecte, non dite. Ou pire, il s'autorisera à faire pression, voire exercera des violences ou des manipulations.
Nul n'a le droit pourtant d'imposer à sa partenaire de faire une ménage à trois (ou plus), par exemple, sous prétexte que c'est normal et l'un des derniers effets de la libération sexuelle. Elle doit se sentir libre de refuser si elle n'y voit qu'une pseudonorme vide de sens et de désir de sexe.
Quand la victime devient bourreau
Avez-vous jamais imaginé qu'une fille est beaucoup plus confrontée qu'un garçon à tout un apprentissage sécrétoire et odorant de son corps? Cela commence avec les premières pertes vaginales, puis les premières règles, les premiers émois. Il y a tout un côté de son corps qui lui échappe, qu'elle ne maîtrise pas. Qu'il lui faudra apprivoiser. Plus tard la femme, même jeune, se laisse vite surprendre, par le rire ou la toux, à émettre quelques gouttes d'urine. Bref la femme, comparativement à l'homme, est un être "mouillé".
De la manière dont elle aura intégré ses propres humeurs et odeurs dépendra son attitude et son appréhension des sécrétions et des odeurs de l'autre. De là découlera sa retenue, ses réticences éventuelles, son désir, son acceptation à faire certains gestes ou à les laisser faire à l'autre comme un cadeau.
Un couple qui est en relation, qui communique, qui joue, est comme un couple de danseurs entraîné par un mouvement où l'un suit, accompagne l'autre en formant un tout harmonieux. Et inversement.
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